Exposition permanente - Deuxième partie
Son pays d’élection, la Palestine 1876-1888
Le Père Frédéric fait ses premiers pas au Proche-Orient d’abord en séjournant au Caire en Égypte où il est assigné comme aumônier des Frères des écoles chrétiennes.
C’est donc en 1878 qu’il se rend en Palestine où il devient vicaire custodial, c’est-à-dire assistant du custode, le supérieur de la Custodie, la province de l’Ordre des Frères mineurs en Terre sainte. Depuis 1342, la Custodie, regroupant maintenant 350 religieux, il remplit le rôle de gardien des lieux saints pour l’Église et œuvre au service des pèlerins et des populations locales.
Pendant les dix années de son mandat de vicaire custodial il accomplit des tâches aussi variées que nombreuses. L’une d’elle s’est avéré un défi important : travailler à maintenir une cohabitation pacifique entre les différentes ethnies et groupes religieux qui ont tous en commun de considérer la Palestine comme un lieu saint.
Pour remplir cette tâche, le Père Frédéric produit un CODEX de règlements pour assurer le respect de chaque rite pratiqué en Terre sainte par les différentes confessions qui fréquentent les mêmes lieux saints : les deux basiliques du Saint-Sépulcre à Jérusalem et de la Nativité à Bethléem. Ce CODEX, est encore en usage aujourd’hui.
Avant d’en faire la rédaction il lui a fallu observer minutieusement, jour et nuit les coutumes en vigueur dans chacun des groupes, des observations qui ont été colligées dans deux ouvrages de 500 et 300 pages.
Au cours de son ministère il travaille également à la réalisation d’importants projets de construction : l’église Sainte-Catherine de Bethléem, Saint-Sauveur de Jérusalem ainsi que l’Hospitalité Notre-Dame de France où sont organisées des retraites.
Ces nombreuses tâches n’empêchent pas le Père Frédéric de poursuivre ses prédications ainsi que l’organisation et l’animation de nombreux pèlerinages. Il obtient d’ailleurs le droit de prêcher en français le chemin de croix du Vendredi saint dans les rues de Jérusalem
Le Père Frédéric a aussi la responsabilité d’organiser les aumônes pour les œuvres de la Custodie. C’est dans ce contexte, en mars 1881 qu’il croise l’abbé Léon Provancher un curé québécois de Cap Rouge qui l’invite à se rendre au Canada. Ce pays qui lui est connu pour le travail réalisé au début de la Nouvelle France par les Récollets, des missionnaires de la famille des Franciscains.
Le Père Frédéric débarque au Québec le 24 août 1881, fébrile et impatient de se mettre à la tâche. Son principal objectif est alors de partager son amour des lieux saints avec les fidèles du Québec. Il a également pour mission d’obtenir des évêques canadiens l’autorisation de créer un commissariat de Terre sainte et d’organiser une quête régulière en faveur des lieux saints. Ce séjour doit également lui permettre de visiter les fraternités tertiaires sous la responsabilité de l’ordre, et en lancer de nouvelles.
Le Père Frédéric est ému par la chaleur de l’accueil qu’il reçoit au Québec notamment lors de la retraite organisée à Saint-Roch un mois après son arrivée. Des milliers de fidèles sont venus à sa rencontre pour vénérer les reliques de terre sainte qu’il apporte alors avec lui.
Malgré la chaleur de cet accueil, le froid québécois ébranle sa santé l’obligeant à s’aliter pendant une longue période. Ce n’est donc que plusieurs mois plus tard, en juin 1882 qu’il quitte le Canada.
Plus tard dans son ouvrage sur son premier voyage au Canada il avouera avoir quitté « avec un grand serrement de cœur mais non sans quelque espérance de revoir une autre fois ce petit peuple béni de Dieu »